Un petit noyau de membres auvergnats s’est réuni pour un samedi soir convivial et bienveillant le 5 mars : cette initiative commune est née du désir de se connaître enfin, d’évoquer la douance et de projeter un certain renouveau pour la vie de l’association au moins dans le Puy-de-Dôme, et si possible au-delà de ses frontières par la suite (car nous avons aussi des membres dans les autres départements auvergnats !), au cas où la mayonnaise prendrait bien sûr !

Nous nous sommes retrouvés à trois mensanes, trois mensans, la plupart nouveaux membres, accompagnés pour certains de leur petite famille, à Clermont-Ferrand. D’abord quelque peu intimidés – cette rencontre nous paraissant assez surnaturelle (quand un inconnu rencontre un autre inconnu qui vient d’accueillir une inconnue… apportant des victuailles en cherchant le numéro sur la façade et glissant timidement « c’est bien ici… la rencontre Mensa… ? » et que les inconnus répondent maladroitement « oui, c’est ici… donc, c’est toi, le membre que nous attendions »… où comment se plonger dans un délice coupable orchestré dans une ambiance de société secrète…) – nous avons vite su trouver les mots pour faire connaissance puis animer la soirée, les discussions s’enchaînant de manière fluide entre nous tous, ceci dans un grand plaisir que nous avons explicité à la fin de la soirée puis de nouveau par écrit. Nous avons presque été soulagés de constater que nos langues se sont bien vite déliées autour de nos sushis, madeleines, cakes et autres tartelettes. Oubliant les débats et guéguerres qui polluent les fils de discussion (parfois toutefois constructifs ! et quel travail de se lancer dans ces responsabilités pour ceux qui font ce choix) de la Mensa sur Internet, nous avons naturellement évoqué les parcours des uns et des autres, remarquant les similitudes et les différences, et enchaîné sur ce qui nous tenait le plus à cœur ce soir-là : nos traits de caractère, ceux liés à la précocité (douance ? haut potentiel ? zébritude ? peu importe le terme, pourvu qu’on ait l’ivresse ?) et/ou ceux liés à notre propre personnalité, s’entremêlant bien évidemment et ne faisant qu’un tout avec lequel nous devons composer qu’on le veuille ou non, et que les autres doivent également côtoyer voire supporter…

Cela nous a fait du bien de rire de nos points communs, de réfléchir ensemble, de se parler « vrai », sans masque, sans faux self, en toute humanité… Nous sommes tous bien occupés par nos vies remplies de ce qui nous fait brûler et foisonner mais chacun semble, et résolument depuis ce samedi soir, mû par l’envie de recommencer, de se revoir autrement, avec pourquoi pas, en plus de Fleur, Hélène, Laurent, Fabien et Amable, les autres membres, notamment Sonia, Jean-Loup, Laurent et Baptiste ! Nos envies se portent vers un pique-nique ou un restau ensoleillé autour de Clermont pour les beaux jours de la fin du printemps, et pourquoi pas, une ballade dans les puys. Simultanément à cela, le fil de nos idées se poursuivra : réseau de professionnels sensibilisés à la douance en Auvergne ? Organisation de réunions plus régulières pour travailler sur notre décalage avec le monde (et gérer notre fonctionnement grâce à des outils tels les arborescences, les post-it (!!!)) ? Partenariat avec des psychologues ? Conférences, prévention auprès du monde enseignant ? Nous avons d’ailleurs échangé à propos des particularités de l’élève à haut potentiel suite à la conférence ayant eu lieu le jour-même à Gerzat, organisée par l’AFEP et à laquelle Hélène a assisté, nous en envoyant un compte-rendu très complet ; réfléchir sur nos propres cheminements nous a fait penser à ce que l’on pourrait faire pour les enfants d’aujourd’hui. La question est assez complexe pour mériter que l’on s’y penche sérieusement, lors de la prochaine rencontre, ou d’une autre. Comme un couple qui se retrouvera forcément, nous savons d’ores et déjà que quelque chose est né entre les Mensans auvergnats : alors, à la prochaine rencontre, aux beaux jours. La vie est longue, mais le temps passe vite.